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Knysna

Barbara Schroeder

Vernissage mardi 14 janvier 2020 À 19H Exposition du 14 JANVIER au 16 février 2020 Galerie Tinbox Mobile #5 Place Camille Jullian à Bordeaux



Sur les terres brûlées de Knysna en Afrique du Sud où j’ai passé une seconde résidence artistique avec la SAFFCA (Southern African Foundation For Contemporary Art) pendant le mois d’août 2019, je découvre la noblesse souveraine d’un monde qui se reconstruit après le traumatisme d’un feu. La magie s’opère dans l’obscurité, sous la terre, ou au contraire, à l’œil nu avec les champignons lignicoles qui embrassent les troncs d’arbres brulés. Ils veillent à débarrasser la nature des traces de ses blessures pour transformer la matière inerte en matière organique. Ils ont cette résolution originelle de donner la nouvelle substance en partage. En réseau souterrain et donc invisible, appelé le mycélium, ils organisent entre eux le dialogue. Celui-ci peut s’étendre sur 5 hectares !

La vie est partout, voilà la vérité. Même sur les étendues calcinées des forêts primaires dévastées. Ici comme ailleurs, toujours en quête de lieux extrêmes où un rêve de pureté perdure, sur ces territoires abîmés, meurtris, je viens de comprendre comment la nature apprivoise le chaos.

Mon paysage devient viscéral. Mes sculptures empreintes et empruntées aux arbres, disent l’étendu de ce qui fut. Dans l’ambivalence des couleurs pétrifiées et glacées, elles désignent le chemin poussiéreux de la rédemption. Elles nous parlent de l’espoir au cœur de la destruction d’une terre où je m’enracine aux tréfonds, à la manière des arbres primaires que je découvre pendant mes longues randonnées dans les forêts, et que les sombres incendies ont menacés.

Mon approche de la vie par la nature passe par l’intention absolue d’affronter la matière. C’est une liaison physique, instinctive, débarrassée de toute conceptualisation. Je cherche la source des forces, sans concession, pour y puiser l’indicible beauté de ces choses qui nous unissent.

Mes sculptures deviennent des loupes posées sur l’écorce terrestre, fossiles de végétaux, de graines et de jus solidifiés qui regardent au delà de l’horizon, par lequel s’ouvre le passage de la découverte.

Barbara Schroeder, décembre 2019

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